Penmarc'h
Penmarc'h
Le phare d'Eckmuhl à Penmarc'h
Le phare d'Eckmuhl à Penmarc'h
Macareux moine
Macareux moine
Pie noire bretonne
Pie noire bretonne
Apéro breton
Apéro breton
Crêpe de blé noir
Crêpe de blé noir
Hortensias bleus
Hortensias bleus
Petite chapelle à Loctudy
Petite chapelle à Loctudy

Bigoudènes bavardant sur les rochers

En attendant la marée haute

Phare de Loctudy

Célèbre pâté HENAFF de Pouldreuzic

Plage de l'Ile-Tudy

Les 3 menhirs de Kerfland à Plomeur

Pour rêvasser devant la mer à Penmarc'h

Plage de Beg Meil

La tortue - Plage des sables blancs à Larvor-Loctudy

Jour de tempête à Guilvinec

Château d'eau à Treffiagat

Le Pardon à Sainte- Anne-La-Palud

La pointe du Van à Cléden-Cap-Sizun

Le Steir à Lesconil

Goeland argenté

Eglise S-Ronan à Locronan

Vestige de lavoir sur la grève à Lesconil

Champ de tulipes à Plomeur

Viaduc de Morlaix

Rochers en Forêt d'Huelgoat

L'HOMME ET LA MER

 

 

Homme libre, toujours tu chériras la mer!

La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme

Dans le déroulement infini de sa lame,

et ton esprit n'est pas un gouffre moins amer.

 

Tu te plais à plonger au sein de ton image ;

Tu l'embrasses des yeux et des bras, et ton coeur

Se distrait quelquefois de sa propre rumeur

Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.

 

Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets :

Homme, nul n'a sondé le fond de tes abîmes ;

O mer, nul ne connaît tes richesses intimes,

Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets!

 

Et cependant voilà des siècles innombrables

Que vous vous combattez sans pitié ni remord,

Tellement vous aimez le carnage et la mort,

O lutteurs éternels, ô frères implacables!

 

                                                      Charles Baudelaire

 

 

BARBARA

 

Rappelle-toi Barbara

Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là

Et tu marchais souriante

Epanouie ravie ruisselante

Sous la pluie

Rappelle-toi Barbara

Il pleuvait sans cesse sur Brest

Et je t'ai croisée rue de Siam

Tu souriais

Et moi je souriais de même

Rappelle-toi Barbara

Toi que je ne connaissais pas

Toi qui ne me connaissais pas

Rappelle-toi

Rappelle-toi quand  même ce jour-là

N'oublies pas

Un homme sous un porche s'abritait

Et il a crié ton nom

Barbara

Et tu as couru vers lui sous la pluie

Ruisselante ravie épanouie

Et tu t'es jetée dans ses bras

Rappelle-toi cela Barbara

Et ne m'en veux pas si je te tutoie

Je dis tu à tous ceux que j'aime

Même si je ne les ai vus qu'une seule fois

Je dis tu à tous ceux qui s'aiment

Même si je ne les connais pas

Rappelle-toi Barbara

N'oublie pas

Cette pluie sage et heureuse

Sur ton visage heureux

Sur cette ville heureuse

Cette pluie sur la mer

Sur l'arsenal

Sur le bateau d'Ouessant

Oh Barbara

Quelle connerie la guerre

Qu'es-tu devenue maintenant

Sous cette pluie de fer

De feu d'acier de sang

Et celui qui te serrait dans ses bras

Amoureusement

Est-il mort disparu ou bien encore vivant

Oh Barbara

Il pleut sans cesse sur Brest

Comme il pleuvait avant

Mais ce n'est plus pareil et tout est abîmé

C'est une pluie de deuil terrible et désolée

Ce n'est même plus l'orage

De fer d'acier de sang

Tout simplement des nuages

Qui crèvent comme des chiens

Des chiens qui disparaissent

Au fil de l'eau sur Brest

Et vont mourir au loin

Au loin très loin de Brest

Dont il ne reste rien.

 

                                                            Jacques Prévert

 

 

POEME de Maria Battaglia Extrait du recueil "d'un extrême à l'autre"

 

Je marche et je regarde le bleu de cette eau, si bleu

Que je voudrais m'y fondre, avec délice, avec joie.

La brise fait s'envoler des pétales de roses et moi

Je respire leur parfum enivrant, capiteux.

 

Voluptueusement chaud le soleil veut, heureux,

M'enlacer, m'embrasser, rayonnant, adroit,

Je crois le temps immuable et ami pour une fois ;

Il me laisse profiter de ce scintillant feu.

 

Toute cette tendresse est bonne et si inhabituelle

Que j'en pleure d'émotion, c'est si beau, si sensuel,

C'est un rêve, splendeur que je ne peux décrire.

 

Une langoureuse musique veut en une danse belle,

Entraîner mon âme seule et vite elle cherche celle

Qui l'accompagnera, envahie de désir.

 

                                                             Maria Battaglia

 

 

PLUIE DE REVE

 

 

J'aime entendre, le soir venu, la sublime musique

De la pluie d'hiver s'écrasant sur le toit,

Toute engourdie par son charme hypnotique,

Blottie dans la douce chaleur de mes draps.

 

Et par myriades de gouttes d'eau pure

Jaillissantes d'une fontaine céleste,

Perles de rêve accrochées au vent d'ouest,

L'averse bienfaisante inonde la toiture.

 

A l'abri dans ma petite chambre mansardée

Temple de rêverie et de paisible solitude,

Havre étrange de spleen et de bonheur mêlés,

La nuit m'emporte vers de lointaines latitudes.

 

Dans ce monde délicieux aux parfums d'Orient

Mon esprit voyage sur les ailes du temps.

Complice pour un soir le sommeil sait attendre :

La chanson de la pluie encore je veux l'entendre.

 

                                                                             MES

 

 

NUIT BLANCHE

 

 

Allongée sur la dune

Le coeur déchiqueté

Je suis un loup blessé

Qui hurle à la lune.

 

Epoux violents et sans pitié

Horribles partenaires

J'en ai assez de votre guerre

Cette nuit je m'enfuis effrayée

 

J'entend la mer en transe

Avec le vent jouer mon requiem

En cet instant suprême

Elle m'invite dans sa danse

 

Protège-moi Sirius

La maison des dieux

Ramène-moi à la vie

Exauce tous mes voeux

 

Donne-moi la force des titans

Et le courage des guerriers

Pour affronter les deux tyrans

Et sans un mot les séparer

 

Demain renaîtra de l'oubli

comme si ce soir n'avait existé

De nouveau les pleurs les cris

Pour un temps tout sera effacé

 

                                  MES

 

 

LA VIEILLE DAME

 

 

Elle n’a plus toute sa tête,

La pauvre vieille.

Sa fille aînée veille sur elle,

La caresse et s’inquiète.

 

Ses doigts maigres et bleuis,

 Croisés sur sa jupe azurée,

Parlent de labeur et d’une vie

Ou austérité rime avec fatalité

 

Ses deux fils tombés à Mousterlin.

Incommensurable chagrin.

Emprise d’un époux à l’âme noire,

Etouffant à jamais ses fous espoirs.

 

Où sont passés ses vingt ans,

Y pense-t-elle encore parfois ?

Lorsqu’elle courait dans les champs,

Libre, insouciante, donnant de la voix ?

 

Sur son joli visage tout ridé,

Les lèvres fines s’agitent en silence.

 Rien ne capte son regard en errance,

Pas même dans l’âtre la rouge flambée.

 

Elle est figée dans son fauteuil d’antan,

Et sa cruelle absence désarme.

Désemparée, emplie de larmes,

Une voix douce l’appelle : Maman ?

 

Il y a bien longtemps qu’elle est partie,

 Loin, pour de nouvelles vendanges.

De ses blessures elle a trouvé l’oubli.

Son cœur chante et danse avec les anges.

 

Elle n’est plus seule dans sa folie,

Ils sont tous là, aimants, près d’elle,

Daniel, Haziel, Séhaliah et Gabriel.

Elle entend déjà leur Céleste mélodie.

 

 

                                           MES